jeudi 24 avril 2008

musique et marionnettes : les pieds dans le plat




La musique de la soupe est une musique mécano. Un assemblage entre des codes venant du jazz, du contemporain, du rock expérimental, du ready-made sonore, de la musique bruitiste, concrète ou la musique assisté par ordinateur.
Mais c’est aussi et surtout une musique qui se nourri de l’improvisation, que ce soit au moment de la composition ou en spectacle. En effet, lors des représentations, il existe une articulation très vivante entre les atmosphères, les matières sonores, les dynamiques de la musique et le jeu des acteurs.
C’est un permanent échange de déséquilibres en équilibre (une dialectique du présent ; mobilis in mobile n'est ce pas Nemo ?) rendu possible par l’expérience et l'intuition de ce type de construction musicale. Une manière d’être au plus près du moment, au plus juste du lieu et des propositions acteurs-musiciens.
L'improvisation comme mode d'abstraction, comme élévation et révélation des états, des tensions, des forces, de l'espace. L'improvisation comme improvisation libre, manière de fabriquer de la musique en donnant sens au Sons - "l'art des bruits" disait Luigi Russolo dans son Manifeste - en faisant tabula rasa de toute forme de hiérarchie entre les sons (la note est abattue, la tonalité occidentale détrônée, le bruit synonyme de vie, le Son enfin rendu à son originel caractère moléculaire, physique, tangible, vibrant) et en mettant en valeur l'instant, l'homme musicien du commun, le temps qui passe, la vie un art.

Bien sur, la musique de la soupe plonge aussi dans l'harmonie et la mélodie, le jeu des polyphonies, les tensions de rythmiques composées et impaires, les modifications de tempo abruptes, le jeu des dissonances, la construction d’instruments appropriés ou le détournement d’objet (le cadre de piano de "la femme poisson" en est un parfait exemple).
Une conception de la fabrication sonore qui met en jeu l’espace, le rend expressif et malléable, intriguant et dramatique. C'est un tout.

Et de manière générale, cette musique se veut indépendante, jubilatoire, ludique parfois et très engagé dans la conviction qu’un son peut changer le monde….


S’il fallait des styles et des icônes, on pourrait parler de liens avec Pierre Henry (pour les sons decontextualisés) , Gerard Grisey (pour le spectralisme bien sur et cette libération du carcan de la note), Iannis Xenakis (pour sa sauvagerie et son génie), Luigi Russolo (pour sa révolution des bruits), Ornette Coleman (pour son freejazz), Archie Shepp (pour sa révolte et ses notes si belles), Karlheinz Stochkausen (pour tout), Otomo Yoshihide (pour ses platines terribles), Django Bates (pour sa séduisante originalité complexe), Martial Solal (pour sa jeunesse), Joachim Kühn (pour son trait), Edgar Varése (pour ses sirènes !) ou encore Steve Lacy (pour prospectus), Thelonious Monk (pour sa sculpture diu silence brisé par La note), Igor Stravinsky (pour son rite païen), Gerard Pesson (pour son ellipse), Harry Partch (pour ses instruments à 43 intervalles inégaux), Michel Doneda (pour sa tenue si juste), Supertramp (pour le son du clavier), AC/DC (car c'est du rock'n roll), Christian Marclay (pour ses inventions discodestructives), John Zorn (et bien oui pour son alto strident), Bernard Parmegiani (pour la somptuosité de son électronique érotique), Giacinto Scelsi (pour le plongeon sans fin dans le Son), John Cage (pour son piano philosophique et ses 4'33 éternelles), Luciano Ligeti (pour sa blague aux 100 métronomes), Luigi Nono (pourquoi pas), Mauricio Kagel (pour son humour) et un paquet de groupe de math rock dont Shellac (pour Albini aussi), Zeni Geva (pour son rentre dedans), Storm and Stress (pour sa pop destructurée), Jesus Lizard (pour cela) et Don Caballero (pour son intro cristalline de peter).

aa





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