jeudi 28 janvier 2010

spleen....


gloomy wednesday ? ce sont toujours les périodes entre deux. entre deux états, entre deux paris, entre les deux fébrilités. celle d'un spectacle en construction et déployé, et celle d'une pensée pour le suivant ou pour la suite. rien que de très normal. mais ces moments laissent du temps aux enfouis, a ce qui restait sous les cendres d'un feu d'enthousiasme et d'une envie terrible et exclusive. cela reste le lot d'un métier qui n'en est pas un mais qui s'habille de logique. flux er reflux, une respiration censé distribuer les idées, les prochains jours. ah ! ben tiens.... du coup, c'est l'occasion d'écouter des sons appropriés, ici vic chesnutt, un rescapé jusqu'à la fin (il est décédé depuis quelques jours), une voix chargée de spleen et paradoxalement d'envie d'ouvrir les yeux. c'est le propre du spleen, non ? mieux regarder. se débarrasser des filtres, oublier ce qui nous tient "à coté", voir les choses en face à face, se délecter d'une flottaison minimale. faire la planche dans le monde !
vic chesnutt avait rejoint un formidable label de post-rock (pour faire court) qui s'appel constellation records aimé entre autre pour son sens de la pochette fait main (des objets incroyables en carton, imprimés en sérigraphie....), d'un investissement hors business et pour cette musique si varié et très singulière. on pense à Lullabye Artchestra aqui, Thee silver Mt zion.... un plaisir.
mais toujours est il, que le spleen se couple d'idéal. finalement, la poursuite du temps qui passe, des raisons d'être et autres fariboles quotidiennes sont une éternelle dialectique. un mouvement d'horloge, un IN et un OUT here, un va et vient, un flux et un reflux, une respiration.

aa

Je suis comme le roi d’un pays pluvieux,
Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très-vieux,
Qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes,
S’ennuie avec ses chiens comme avec d’autres bêtes.
Rien ne peut l’égayer, ni gibier, ni faucon,
Ni son peuple mourant en face du balcon.
Du bouffon favori la grotesque ballade
Ne distrait plus le front de ce cruel malade ;
Son lit fleurdelisé se transforme en tombeau,
Et les dames d’atour, pour qui tout prince est beau,
Ne savent plus trouver d’impudique toilette
Pour tirer un souris de ce jeune squelette.
Le savant qui lui fait de l’or n’a jamais pu
De son être extirper l’élément corrompu,
Et dans ces bains de sang qui des Romains nous viennent,
Et dont sur leurs vieux jours les puissants se souviennent,
Il n’a su réchauffer ce cadavre hébété
Où coule au lieu de sang l’eau verte du Léthé.
- charles baudelaire -

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